Les prix de l’immobilier canadien connaissent actuellement une période de stagnation, le marché ne montrant que de légers signes de reprise après une récente correction. Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le prix d’une maison de référence composite a augmenté de 0,8 % en avril, atteignant 735 900 $. Malgré cette hausse, les prix sont encore inférieurs de 0,9 % à ceux d’il y a un an, ce qui reflète un mouvement latéral qui suscite l’incertitude chez les acheteurs et les vendeurs.

La tendance latérale des prix résidentiels pourrait avoir d’importantes répercussions sur le marché de l’immobilier commercial du Québec. Historiquement, un marché résidentiel stable stimule la confiance des investisseurs, ce qui, à son tour, peut stimuler l’activité dans les propriétés commerciales. Cependant, l’incapacité actuelle des prix de l’immobilier à dépasser les précédents sommets saisonniers suggère une pression potentielle à la baisse sur la valeur des actifs.

L’évolution latérale du marché résidentiel peut créer de l’incertitude et conduire à une évaluation plus approfondie des risques avant de s’engager dans de nouveaux investissements dans l’immobilier commercial. Les investisseurs chercheront probablement à comprendre les impacts potentiels à long terme de ces tendances sur les valeurs immobilières et les revenus locatifs.

Les changements proposés par le gouvernement canadien concernant l’impôt sur les plus-values compliquent encore la dynamique du marché. Le budget 2024 vise à augmenter le taux d’inclusion des gains en capital de 50 % à 66,7 %, en ciblant prétendument les Canadiens les plus riches. Toutefois, les données de Statistique Canada indiquent que cette politique aura un impact sur un plus large éventail de contribuables, en particulier les baby-boomers qui approchent de la retraite. Ces personnes sont plus susceptibles d’être confrontées à des gains exceptionnels provenant de la vente d’entreprises ou de propriétés héritées, plutôt qu’à des revenus élevés et constants.

Les baby-boomers, qui représentent une part importante du marché de l’immobilier commercial au Québec, pourraient retarder la vente de leur entreprise ou de leur propriété, ce qui pourrait entraîner une diminution du nombre de propriétés commerciales disponibles à la vente. Les investisseurs devront peut-être ajuster leurs stratégies d’acquisition et leurs échéanciers en conséquence.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) estime que 76 % des propriétaires de petites entreprises prévoient de prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie, ce qui implique un transfert d’actifs de près de 2 000 milliards de dollars. L’augmentation de l’imposition de ces transactions pourrait décourager l’investissement et ralentir l’activité du marché, car les acheteurs potentiels pourraient hésiter à acquérir des entreprises soumises à des obligations fiscales plus lourdes.

Le mouvement latéral du marché et les changements fiscaux imminents pourraient favoriser un climat d’investissement conservateur. Les investisseurs pourraient être amenés à ajuster leurs stratégies, en se concentrant sur des biens et des secteurs moins vulnérables à ces changements. Les propriétés industrielles et multifamiliales, par exemple, devraient offrir des opportunités plus stables.

Avec l’augmentation prévue de l’impôt sur les plus-values, les investisseurs seront probablement plus attentifs à la planification fiscale et aux stratégies financières. Il s’agira notamment de structurer les transactions de manière à minimiser les obligations fiscales, de tirer parti des incitations fiscales et d’explorer des structures d’investissement alternatives

En outre, il sera essentiel de se tenir informé des nouveaux changements de politique et des tendances du marché pour continuer à prendre des décisions d’investissement judicieuses. La stagnation actuelle des prix de l’immobilier résidentiel au Canada, combinée aux changements à venir concernant l’impôt sur les plus-values, présente des défis et des opportunités pour le marché de l’immobilier commercial au Québec.

Les investisseurs et les professionnels doivent naviguer dans ce paysage avec prudence, en restant à l’écoute des signaux du marché et de l’évolution des politiques. Ce faisant, ils peuvent identifier des opportunités d’investissement résilientes et prendre des décisions éclairées qui s’alignent sur la dynamique évolutive du marché.

Comment voyez-vous l’impact de ces changements sur vos investissements dans l’immobilier commercial ?

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