Ajustements de la politique monétaire et implications pour le marché
Les récentes déclarations de la Banque du Canada (BdC) indiquent que le changement actuel de la politique monétaire ne reviendra pas aux niveaux d’avant la pandémie. Le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, a souligné que, malgré les progrès réalisés dans la modération de l’inflation, le risque d’une inflation rapide demeure, ce qui nécessite une nouvelle normalité pour les taux d’intérêt. Macklem a averti que les taux ne reviendraient pas aux niveaux les plus bas d’avant la pandémie, citant les chocs potentiels du côté de l’offre provoqués par les tensions géopolitiques, la technologie, le changement climatique et la modification des flux de commerce et d’investissement.
Pour les investisseurs et les professionnels de l’immobilier commercial du Québec, cela signifie qu’il faut se préparer à un paysage où les coûts d’emprunt restent élevés par rapport aux niveaux historiquement bas des 20 dernières années. La probabilité réduite d’un retour aux taux d’avant la pandémie impose de se concentrer sur une croissance axée sur la productivité plutôt que de compter sur un crédit bon marché. Ce changement pourrait stimuler l’innovation et l’efficacité dans la gestion et le développement de l’immobilier, poussant les parties prenantes à explorer de nouvelles stratégies de financement et des améliorations opérationnelles.
La vague des locataires
Le nombre croissant de locataires au Canada, qui représente aujourd’hui 33 % des ménages, a des répercussions importantes sur le marché de l’immobilier commercial du Québec. Montréal arrive en tête avec 63 % de ménages locataires, en raison des coûts élevés de l’accession à la propriété et des changements démographiques. Cette tendance met en évidence une demande critique de propriétés locatives, offrant des opportunités aux investisseurs dans les développements multifamiliaux et les unités locatives.
Alors que l’accession à la propriété devient moins accessible, en particulier pour les jeunes générations et les nouveaux immigrants, le marché de la location est prêt à connaître une croissance soutenue. Les investisseurs devraient prendre en compte le potentiel de rendement stable des propriétés locatives, en particulier dans les centres urbains comme Montréal. En outre, comprendre les changements démographiques et répondre aux divers besoins des locataires peut améliorer les stratégies d’investissement et le positionnement sur le marché.
Augmentation du nombre de permis de construire : Une lueur d’espoir
En avril, les permis de construire canadiens ont augmenté de 20,5 %, dont 19,6 % pour les permis non résidentiels. Cette augmentation significative, la plus rapide depuis mai 2020, laisse espérer une relance de la construction dans un contexte de grave pénurie de logements. Au Québec, les permis de construire à Montréal ont augmenté de 13,4 %, reflétant une tendance plus large à la croissance des activités de construction. Bien que Montréal reste en retrait par rapport à d’autres villes de la province, avec le plus long record de délivrance de permis, il peut y avoir de l’espoir si les réformes continuent d’être mises en œuvre.
Cette augmentation des permis de construire est un signe positif pour le marché de l’immobilier commercial au Québec. Elle indique une activité de développement robuste qui pourrait atténuer certaines des contraintes de l’offre. L’augmentation des permis de construire non résidentiels, en particulier dans le secteur commercial, laisse entrevoir une réserve de projets en bonne santé, susceptible d’améliorer le paysage économique de la région.
Sentiments divergents parmi les professionnels de l’immobilier
Un récent sondage du Groupe Altus a révélé une division parmi les professionnels canadiens de l’immobilier en ce qui concerne les conditions du marché. Alors que la moitié des répondants prévoient de gérer leurs portefeuilles existants, une légère augmentation de ceux qui cherchent à déployer des capitaux suggère un optimisme prudent. Notamment, 32 % des répondants prévoient une croissance des revenus par rapport à l’année dernière, alors que 30 % ont revu leurs prévisions à la baisse.
Cette divergence de sentiment souligne la nécessité d’une approche nuancée des stratégies de marché. Les investisseurs et les professionnels doivent évaluer soigneusement les conditions du marché, en tenant compte des prévisions optimistes et pessimistes. L’attente d’un rebond de l’activité de vente de biens immobiliers commerciaux, stimulée par la baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada, indique des opportunités potentielles pour des investissements stratégiques. Toutefois, il est essentiel de rester vigilant face à la sous-performance économique et aux taux d’intérêt élevés qui continuent de peser sur le marché.
Sous-performance économique et perspectives d’avenir
L’économie canadienne reste confrontée à des difficultés, le PIB par habitant étant inférieur de 3 % aux niveaux de 2019. Les récentes baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada devraient apporter un certain soulagement, mais la croissance économique globale reste faible. Le Québec, cependant, montre des signes de reprise avec des investissements en capital records prévus cette année. Pour le marché de l’immobilier commercial, ce contexte économique nécessite une concentration stratégique sur les zones présentant un potentiel de croissance. Les investisseurs doivent se tenir informés des tendances économiques et ajuster leurs stratégies pour tirer parti des améliorations attendues des conditions du marché.
Comment pensez-vous que ces tendances de l’économie et du marché influenceront vos décisions et stratégies d’investissement ? Faites-nous part de vos réflexions et participez à la conversation. Chez Votre Equipe Immobilier, nous nous engageons à vous informer et à vous préparer à l’évolution du marché.