En examinant de près les données récentes, il est évident que les pressions financières augmentent, en particulier chez les locataires qui sont affectés de manière disproportionnée par la hausse des coûts du service de la dette. Il s’agit d’un facteur crucial pour nous au Québec, où une grande partie de la population opte pour la location. La pression financière croissante pourrait stimuler la demande d’options de location abordables, créant ainsi des opportunités significatives pour les investisseurs en immobilier commercial d’explorer les développements dans ce segment en croissance.
Comme les locataires sont confrontés à une pression financière accrue, la demande de logements abordables continuera d’augmenter, ce qui ajoutera une pression supplémentaire sur les propriétaires. Les investisseurs doivent réfléchir à leur stratégie de location afin d’envisager des options de loyers plus bas par rapport aux dépenses immobilières, sous peine de voir les taux d’inoccupation augmenter. Cette situation exige de solides processus de sélection des locataires afin de s’assurer de leur fiabilité financière sans exclure des locataires potentiels qui pourraient être temporairement en difficulté financière.
Parallèlement, le marché de l’immobilier commercial se prépare à une période prolongée de taux d’intérêt élevés. Le marché constate un recalibrage prudent des attentes en matière d’investissement. Le volume des ventes d’immeubles de rapport a diminué, ce qui a entraîné une accumulation de capital. Cette tendance indique un changement vers des stratégies d’investissement plus conservatrices. Sur notre marché québécois, cela pourrait signifier que nous devrions repenser notre façon d’investir dans les différents secteurs, en nous concentrant peut-être davantage sur les propriétés industrielles et multi-résidentielles, qui offrent une plus grande stabilité.
Une autre préoccupation pressante est la hausse des faillites d’entreprises, en particulier parmi les petites entreprises, qui reflète les pressions économiques plus larges liées à l’augmentation des coûts d’emprunt et au ralentissement de la croissance. Cette situation a des répercussions directes sur l’immobilier commercial au Québec, où les petites et moyennes entreprises jouent un rôle crucial. Si cette tendance se poursuit, on pourrait assister à une augmentation du nombre de locaux vacants et à une baisse potentielle des loyers dans les espaces commerciaux, en particulier dans les secteurs de la vente au détail et des bureaux.
L’anticipation de taux d’intérêt plus élevés et plus longs, comme nous l’avons vu, suggère que les coûts de financement pour l’acquisition de nouvelles propriétés seront plus élevés, ce qui pourrait réduire le rendement global des investissements. Pour les immeubles multi-résidentiels, dont les revenus réguliers proviennent des loyers, la modélisation financière et les prévisions de rendement sont cruciales.
Compte tenu de la prudence du marché et de l’allongement des délais de transaction en raison des périodes prolongées de découverte des prix, les investisseurs doivent être habiles à choisir le bon moment pour entrer sur le marché et en sortir. Le rythme lent des transactions peut être un avantage pour les investisseurs diligents qui mettent ce temps à profit pour conclure de meilleures affaires ou négocier des conditions favorables, surtout si les taux d’intérêt devraient se stabiliser ou diminuer.
La diversification des investissements dans différents types de biens immobiliers, notamment industriels, multi-résidentiels et commerciaux, peut servir de protection contre les risques sectoriels et permettre de tirer parti de la demande croissante de logements abordables. Il est également essentiel de suivre de près l’évolution des taux d’intérêt, car ceux-ci auront un impact significatif sur les coûts de financement et le rendement des investissements. Pour les propriétaires de biens immobiliers, l’intensification des efforts visant à retenir les locataires grâce à des prix compétitifs et à l’amélioration des biens pourrait être la clé du maintien des taux d’occupation en période d’incertitude économique.