La récente augmentation de l’endettement des consommateurs, principalement alimentée par l’immigration et une augmentation correspondante de la participation au marché du crédit, représente un autre défi pour la stabilité du marché de l’immobilier.

Comme l’indique le rapport de TransUnion, l’endettement total des consommateurs au Canada a atteint le chiffre sans précédent de 2,4 billions de dollars, avec des contributions significatives des nouveaux arrivants qui s’adaptent à leur nouvel environnement. Cette augmentation de l’utilisation du crédit, associée aux défis que représentent les taux d’intérêt élevés et l’inflation, soulève d’importantes considérations pour les investissements immobiliers et la dynamique du marché.

L’afflux d’immigrants, qui sont essentiels pour soutenir la croissance démographique et la vitalité du marché du travail au Canada, a involontairement contribué à cette hausse de l’endettement, notamment avec une augmentation de 46 % des ouvertures de nouveaux comptes de crédit par les nouveaux arrivants. L’expansion des portefeuilles de crédit de ce groupe démographique, bien que bénéfique pour la stimulation économique immédiate, pourrait entraîner une augmentation des taux d’impayés.

Ce scénario souligne un facteur de risque potentiel pour le marché immobilier, en particulier dans des régions comme le Québec, où le mélange de diversité culturelle et d’opportunités économiques continue d’attirer un nombre important de nouveaux arrivants.

L’augmentation de l’endettement des consommateurs pourrait entraîner des changements dans leurs habitudes de consommation. Comme de plus en plus de personnes sont aux prises avec des niveaux d’endettement plus élevés, il pourrait y avoir un changement vers des dépenses plus conservatrices, ce qui pourrait affecter les espaces commerciaux et de vente au détail qui dépendent de l’achalandage des consommateurs. Pour les investisseurs, cela pourrait nécessiter une réorientation vers des secteurs plus résilients tels que les soins de santé, les services essentiels, ou les terrains et les immeubles multifamiliaux, moins sensibles aux niveaux d’endettement des consommateurs.

De tels environnements ouvrent également des opportunités d’acquisitions stratégiques, en particulier pour les investisseurs disposant de solides réserves de capital ou ayant accès à des solutions de financement alternatives. Les biens immobiliers situés dans des endroits privilégiés ou ayant un potentiel de redéveloppement peuvent être disponibles à des prix plus attractifs en période de ralentissement.

D’un point de vue économique, les observations de Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de Marchés mondiaux CIBC, mettent en évidence la complexité du paysage économique actuel du Canada. Le ralentissement des principales économies mondiales, juxtaposé à la productivité négative du Canada due à une croissance démographique rapide, signale un moment charnière pour les investissements stratégiques dans la productivité et l’infrastructure. Pour le secteur de l’immobilier commercial du Québec, cela pourrait signifier une attention accrue pour répondre aux besoins d’une population et d’une main-d’œuvre croissantes, en particulier par le biais d’investissements dans des logements et des espaces commerciaux propices à la productivité et à l’innovation.

En outre, le plaidoyer de M. Tal en faveur d’un recentrage de l’immigration sur les travailleurs qualifiés, en particulier dans le secteur de la construction, trouve un écho très favorable dans le secteur de l’immobilier commercial. Le Québec, dont les secteurs de la construction et de l’immobilier sont robustes, devrait bénéficier de manière significative de ces changements de politique, ce qui pourrait atténuer les pressions actuelles sur la disponibilité des logements et des espaces commerciaux.

Compte tenu de l’approche résolue de la Banque du Canada en matière de contrôle de l’inflation et des ajustements prévus des taux d’intérêt, le marché de l’immobilier se trouve à un tournant décisif. La possibilité d’une réduction des taux d’ici juin offre une lueur d’espoir pour un recalibrage du marché. Pour le Québec, où le marché de l’immobilier commercial est intimement lié à la santé économique et aux tendances démographiques de la province, ces développements pourraient annoncer une période d’optimisme prudent.

En conclusion, l’interaction entre l’augmentation de la dette des consommateurs, la dynamique de l’immigration, les ralentissements économiques et les changements de politique constitue une tapisserie complexe pour le marché de l’immobilier commercial du Québec. Y a-t-il des stratégies spécifiques qui, selon vous, pourraient atténuer les risques tout en capitalisant sur les perspectives émergentes du marché de l’immobilier commercial du Québec ?

 

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