La récente décision de la Banque du Canada de réduire son taux cible de financement à un jour de 25 points de base pour le ramener à 4,75 % et les mises à jour du programme d’assurance prêt hypothécaire à logements multiples de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) du 4 juin marquent collectivement des changements importants dans le paysage financier, qui s’éloignent des restrictions imposées au marché de l’immobilier commercial à l’époque de la pandémie.
L’impact de la baisse des taux sur le marché de l’immobilier commercial au Québec est multiple. La baisse des coûts d’emprunt permet aux promoteurs et aux investisseurs de financer plus facilement de nouveaux projets, ce qui peut entraîner une amélioration des niveaux de développement de l’immobilier commercial. Cela peut stimuler la demande pour toutes les catégories d’immobilier commercial, mais le secteur multifamilial sera le plus touché par la combinaison d’une baisse des taux et de conditions de financement plus souples de la part de la SCHL.
La baisse des taux devrait revigorer le marché du logement en rendant les prêts hypothécaires plus abordables, ce qui pourrait accroître la demande de logements. Cela pourrait stimuler l’activité de construction, créer des emplois et stimuler les industries connexes telles que les matériaux de construction et les services. L’augmentation de la valeur des propriétés due à la hausse de la demande pourrait également encourager d’autres investissements dans la promotion immobilière et les rénovations, ce qui stimulerait l’activité économique dans son ensemble.
Depuis le 4 juin, la SCHL a supprimé les restrictions sur les produits de refinancement, ce qui offre une plus grande souplesse et permet aux prêteurs d’utiliser plus librement les produits de refinancement, qui peuvent désormais être utilisés à diverses fins, notamment pour apporter des améliorations à la propriété et convertir les capitaux propres accumulés en liquidités. Pour le marché de l’immobilier commercial du Québec, cela pourrait se traduire par une augmentation des investissements dans la rénovation et l’amélioration des propriétés multifamiliales, ce qui, en fin de compte, augmenterait la valeur des propriétés et l’attrait du marché.
À compter du 19 juin, les points pouvant être obtenus pour l’efficacité énergétique dans le cadre du programme MLI Select seront réduits. Ce changement donne la priorité à l’abordabilité plutôt qu’à l’efficacité énergétique, conformément aux objectifs de la SCHL en matière de résultats sociaux. Ce changement pourrait avoir une incidence sur les stratégies d’investissement, l’accent étant mis davantage sur les projets de logements abordables qui répondent à ces nouveaux critères, ce qui était l’objectif initial de la SCHL lors du lancement du programme d’ILM.
À compter du 19 juin, la SCHL porte également à 50 ans l’amortissement maximal des nouveaux projets de construction dans le cadre du programme de l’IML standard (marché), ce qui le rend presque aussi concurrentiel que le programme de l’IML sélect. Ce changement permet un effet de levier plus important et des paiements hypothécaires plus faibles, ce qui rend les nouveaux projets de construction plus attrayants. Nous prévoyons une augmentation des nouvelles constructions ainsi qu’un regain d’activité dans les propriétés multifamiliales.
La politique monétaire plus accommodante du Canada, qui s’écarte des positions plus strictes des autres pays du G7, en fait une destination attrayante pour les investisseurs institutionnels. L’environnement de taux d’intérêt plus bas peut conduire à des rendements relatifs plus élevés sur les investissements dans les actifs canadiens, y compris l’immobilier commercial. Cette divergence peut attirer des capitaux étrangers, stimuler la demande de biens immobiliers au Québec et éventuellement faire augmenter les prix et les volumes d’investissement sur le marché de l’immobilier commercial.
Le problème de la productivité au Canada est ancien et sa résolution ne se limite pas à un simple ajustement des taux d’intérêt. Si des taux plus bas peuvent avoir une influence positive sur la productivité en rendant les investissements dans la technologie et les infrastructures plus abordables, des réformes structurelles plus larges sont également nécessaires.
Au Québec, pour relever les défis de la productivité, il faut améliorer les compétences de la main-d’œuvre, investir dans l’innovation et améliorer les infrastructures. Ces mesures peuvent rendre la province plus compétitive et plus attrayante pour les investissements des entreprises, ce qui stimule la demande d’immobilier commercial.
La Banque du Canada a indiqué que d’autres réductions de taux sont possibles, en fonction des développements géopolitiques et des prix de l’immobilier. Si les conditions économiques évoluent comme prévu, de nouvelles réductions pourraient être raisonnables. Toutefois, le calendrier de ces décisions dépendra des données reçues, la Banque adoptant une approche mesurée, réunion par réunion.
Pour le marché de l’immobilier, nous partons sur une voie plus facile, les futures baisses de taux rendant le marché encore plus attractif pour les investisseurs et les promoteurs. Toutefois, le marché doit également se préparer à des fluctuations potentielles en fonction des événements géopolitiques et de la dynamique du marché de l’immobilier.
La récente baisse des taux de la Banque du Canada et les mesures actualisées de la SCHL étaient attendues depuis longtemps par le secteur de l’immobilier commercial, car les promoteurs et les investisseurs cherchent à adopter une attitude plus active face à la crise du logement.