Le Canada a connu une baisse notable de la valeur des permis de construction0, qui a chuté de 3,9 % pour s’établir à 10,9 milliards de dollars en novembre, soit le niveau le plus bas depuis avril. C’est dans le secteur non résidentiel que ce ralentissement a été le plus marqué, les composantes commerciales ayant enregistré une baisse de 3,5 % pour atteindre 862 millions de dollars.

Nous aurions pu ignorer ces chiffres, mais l’augmentation des coûts de construction, associée à la diminution de la valeur des biens immobiliers et des permis, reflète une tendance plus large, qui se répercute ensuite sur les délais de financement et l’achèvement de nouveaux projets immobiliers.

Tous ces facteurs ont considérablement augmenté au cours de l’année dernière et posent des défis supplémentaires à la création de solutions de marché concrètes qui permettraient d’atténuer les pénuries d’offre.

En ce qui concerne le Québec, la baisse des permis de bâtir est particulièrement prononcée dans le secteur résidentiel et dans la composante multifamiliale, qui a connu une diminution de 17,3 %. Cela contraste avec d’autres provinces comme l’Ontario, où la valeur des permis résidentiels a légèrement augmenté. Ces variations mettent en évidence les disparités régionales et brossent un tableau sombre pour l’année à venir.

Avec une augmentation continue de la population jusqu’en 2023, cette baisse est un pas dans la mauvaise direction pour la province qui est confrontée à de graves problèmes de logement. De nombreux économistes prévoient maintenant que la Banque du Canada pourrait commencer à réduire son taux directeur dès ce printemps, mais il reste à voir si le choc d’une réduction de taux atténuée suffira à relancer la construction.

Le volume des transactions dans l’immobilier commercial pour l’année 2023 a également atteint l’un des niveaux les plus bas depuis les années 2000, ce qui indique qu’il y a encore beaucoup de liquidité en attente d’opportunités. Si une partie, ou la totalité, de ces liquidités revenait sur le marché au cours des quelques mois suivant les premières réductions, cela pourrait faire repartir à la hausse les prix des actifs immobiliers.

Dans le contexte plus large de l’économie de la construction au Canada, 2023 a été une année de résilience et de défis. Les projets d’énergie verte et d’infrastructure publique ont connu une croissance régulière, mais le secteur de la construction est toujours confronté à des défis avec un secteur du logement en difficulté en raison des taux d’intérêt élevés, de la pénurie de main-d’œuvre et d’un grand nombre de formalités administratives.

Des projets notables ont été achevés ou sont en cours de réalisation au cours de l’année écoulée, comme l’engagement du Québec en faveur des infrastructures de transport, illustré par le lancement du système de métro léger REM de Montréal, mais l’industrie et les investisseurs attendent toujours davantage pour atténuer la pénurie de logements et trouver des solutions concrètes.

Entre-temps, l’adaptation du secteur de la construction à ces défis est remarquable. L’adoption de pratiques de construction innovantes, telles que la construction modulaire et la préfabrication, associée à des initiatives gouvernementales visant à stimuler le segment des logements multifamiliaux, suggère une réponse proactive à la crise du logement abordable. Ces efforts sont essentiels pour relever le double défi de l’augmentation des coûts et de la pénurie de main-d’œuvre.

Pour les investisseurs et les professionnels de l’immobilier, ces tendances offrent un mélange de prudence et d’opportunités. La baisse des permis de construire et les coûts de construction élevés dans certains secteurs suggèrent une approche plus prudente, tandis que la résilience des projets d’énergie verte et d’infrastructure, ainsi que les méthodes de construction innovantes, offrent de nouvelles possibilités d’investissement et de développement. Nous nous attendons à ce que 2024 apporte beaucoup plus d’opportunités sur le marché pour les investisseurs prêts à agir rapidement.

Comment interprétez-vous ces tendances au Québec et dans l’ensemble du Canada ? Quelles stratégies envisagez-vous pour répondre à ces changements de marché ? Vos commentaires sont précieux pour façonner une compréhension et une approche collectives de l’évolution du paysage immobilier.

Pour plus d’informations ou de conseils sur ce marché, n’hésitez pas à nous contacter à Votre Équipe Immobilier. Explorons ensemble la façon dont nous pouvons naviguer dans ces conditions de marché.

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