Le mécontentement grandit chez certains décideurs politiques américains face à l’interdiction des acheteurs étrangers, conçue à la hâte, et à la taxe sur les logements sous-utilisés qui en découle, imposée par le gouvernement fédéral canadien. La formulation utilisée dans la loi pourrait également aller à l’encontre de l’objectif principal du gouvernement, qui est d’augmenter le rythme de construction de nouveaux logements dans le pays.

Alors que les courtiers immobilier et même les juristes s’efforcent encore d’analyser tous les détails de la nouvelle loi, l’une de ses conséquences involontaires a été de miner une relation avec notre plus grand allié au sud. Les propriétaires américains qui vivent juste de l’autre côté de la frontière sont désormais pénalisés par rapport à la possession d’un immeuble au Canada. Cela pourrait les dissuader d’investir davantage dans l’économie canadienne et de détourner l’argent vers leur propre marché régional aux États-Unis.

L’un des principaux objectifs de l’interdiction était également de freiner ce qui était considéré comme une spéculation excessive sur le marché du logement et de faire en sorte que les logements vides redeviennent une offre disponible. Toutefois, les analystes suggèrent que la formulation de l’interdiction pourrait en fait restreindre l’offre de logements en empêchant les grands promoteurs étrangers d’acquérir des terrains destinés à des usages résidentiels ou mixtes.

En effet, certains projets concernant des terrains qui auraient été aménagés et transformés en logements sont aujourd’hui annulés par les promoteurs de peur qu’ils ne contreviennent à l’interdiction. Ironiquement, la pièce maîtresse de l’interdiction et la promesse faite par le gouvernement fédéral étaient de doubler le rythme des nouvelles constructions pour atteindre 400 000 unités par an au cours des dix prochaines années.

Pour les investisseurs du pays, c’est peut-être l’occasion d’intervenir et de combler le vide laissé par les investisseurs étrangers. Le moyen et le long terme, même après la période de deux ans, restent à déterminer sur le marché de l’immobilier si tous les investisseurs et promoteurs étrangers sont effectivement évincés du marché de la construction de logements.

Share:
  • 36
  • 0