La décision prise aujourd’hui par la Banque du Canada de maintenir les taux d’intérêt à 4,50 % crée une pression financière continue pour les propriétaires et risque d’ajouter des défis additionnels sur un marché locatif déjà à bout de souffle.

Les propriétaires détenant des hypothèques à taux variable sur leurs actifs d’investissement, en particulier en dehors des grands centres urbains, pourraient se trouver dans une position de vente forcée de leurs unités si l’augmentation des prix de location ne peut pas suivre l’augmentation des coûts d’entretien et des coûts de financement. Cependant, la dynamique de l’offre et de la demande restant indépendante des taux d’intérêt, il est peu probable que l’on assiste à une baisse importante des prix sur l’ensemble du marché.

La pression sur les taux pourrait inciter certains locataires qui sont restés sur la bande à entrer sur le marché de l’immobilier résidentiel, ce qui aurait pour effet d’augmenter la valeur des logements. Si cette situation inquiète certains investisseurs en immobilier commercial, rien n’indique qu’un changement à venir dans le comportement des locataires soit suffisamment important pour modifier la tendance du marché et avoir un impact sur les actifs multirésidentiels.

Un niveau durable de taux d’intérêt relativement élevé suffira toutefois à faire éclater la zone d’excès restante. Au cours de la période pandémique, une flambée des valeurs immobilières, largement alimentée par une fièvre spéculative insoutenable, a vu l’arrivée sur le marché d’un grand nombre d’investisseurs individuels, poussés par une frénésie de syndication amateur. Avec un ratio prêt-valeur souvent proche ou supérieur à 90 % avant refinancement, ce sont ces investisseurs qui risquent d’avoir des ennuis.

Comme nous l’avons mentionné dans les articles précédents, le marché immobilier québécois, en particulier autour de l’île de Montréal, est resté incroyablement solide. La réserve de capitaux, principalement alimentée par les grands investisseurs privés et les fonds institutionnels, a contribué à une forte demande d’actifs immobiliers commerciaux, principalement multirésidentiels et commerciaux. Ainsi, alors que certains propriétaires peuvent être confrontés à la perspective d’une vente forcée, il y a encore beaucoup de poudre sèche disponible sur le côté, prête à être rapidement déployée.

En conclusion, la décision de la Banque du Canada de maintenir les taux d’intérêt à un niveau stable peut entraîner une pression financière pour certains investisseurs et forcer certains d’entre eux à vendre leurs biens d’investissement, mais nous ne nous attendons pas à ce que ce phénomène soit généralisé. Il y a encore beaucoup d’opportunités pour les investisseurs intelligents prêts à agir rapidement et de manière décisive.

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